Une petite pause dans ce monde de pachydermes pour vous parler de nos quelques jours de tourismes entre deux missions de terrain, au cours desquels nous avons troqué nos amis à 4 pattes contre 2 amis à 2 pattes : Sami et Marion !
De façon un peu laborieuse et après quelques heures de transports chacun de notre coté, nous nous sommes finalement tous retrouvés à Luang Prabang. Relisez bien cette dernière phrase et appréciez la à sa juste valeur car sachez que réunir en une journée des personnes venant de 3 endroits différents n’est vraiment pas quelque chose de gagné d’avance dans nos contrées !
Au programme des quelques journées que nous avions de libre ensemble : la région de Ponsavanh ; à l’est du Laos.
Mais avant d’aller plus loin, petite pause culturelle : Savez-vous quel est le pays au monde qui a été le plus bombardé dans toute son histoire ? ……
Le Laos.
Et la région de Ponsavanh est celle qui a été le plus bombardé au Laos…
Entre 1964 et 1973, les américains ont bombardé cette région car c’est là qu’était basé le siège du Pathet Lao (mouvement communiste laotien) et compte tenu de l’influence des voisins les Vietnamiens. Parallèlement, ils ont aussi recruté et armé des dizaines de milliers de Hmongs pour qu’ils combattent au sol le Pathet lao et les Vietnamiens. Le peuple Hmong est le dernier peuple à être venu s’installer au Laos au début du 19ème siècle fuyant la Chine où ils étaient persécutés. Ils sont aussi présents dans d’autres pays d’Asie du sud-est.
Cette guerre au Laos ne fut révélée au public américain qu’en 1970, d’où son terme de « guerre secrète ».
La région est encore actuellement en cours de déminage et de très nombreuses terres sont inexploitées compte tenu de leur dangerosité. Ces restes de bombes font encore aujourd’hui une victime par jour et la région de Ponsavanh est une des régions la plus pauvre du Laos. Cette pauvreté explique que certaines personnes essayent de gagner leur vie en refondant le métal des bombes…et finissent régulièrement à l’hôpital (au mieux) lorsque la bombe leur explose dans les mains.
L’Unesco a prévu de classer cette région patrimoine mondial lorsque les travaux de déminage seront achevés (si tant est que cela soit possible d’y arriver un jour). En effet, une curiosité de taille se cache entre les éclats de bombe… Cette région est aussi dénommée « la plaine des jarres » … J’y reviens dans un petit moment !
Armés uniquement de sac à dos et de bonne humeur, nous avons signé pour un trek de 2 jours.
Après quelques heures de marche (au passage, il faudra noter qu’en fait « la plaine des jarres » n’est pas du tout une plaine…) nous sommes arrivés à Ban Phakheo, petit village Hmong de 200 habitants perché sur la montagne, à 3h à pied de la route la plus proche.
Et après un bref repas, nous nous dirigeons vers le site 52 de la plaine des jarres…
Nous pourrions jouer au jeu de la photo mystère avec ces jarres mais la vérité c’est que personne n’a la réponse à ces questions… Il n’empêche que si vous avez des idées nous sommes preneurs !
Ces gigantesques jarres en pierre datent de plus de 2000 ans. Une des théories serait que ces jarres serviraient à recueillir des restes humains… Une autre voudrait que ce soit des cuves pour stocker l’alcool de riz (connaissant la passion des lao pour cette alcool, cela ne m’étonnerait qu’à moitié…). Et pour déplacer les jarres, Kamra nous a dit qu’en fait cela ne leur posait pas de problèmes parce qu’à l’époque les gens faisaient 3 m de haut et 2 m de large…CQFD.
Il n’empêche que cette petite excursion vers les jarres était bien sympathique ! Bon le seul problème c’était tous les touristes…En nous comptant, il y en avait au moins 4 !
Retour à Ban Phakeo où nous avons pu nous promener dans le village et découvrir un peu mieux la vie des habitants. Sur les 200 habitants, la moitié doit avoir moins de 12 ans, comme dans quasiment tous les villages au Laos !
Les enfants passent leur journée à jouer dans la petite cour du village (le seul endroit à peu près plat) à l’élastique, à la tong où bien à la marelle. Le jeu de la tong est une sorte de pétanque où le principe est de réussir à dégommer à l’aide de sa tong un petit tas d’élastique. Du coup tous les petits garçons qui jouent à ce jeu se promènent avec une seule tong au pied, l’autre étant réquisitionné pour la partie.
Et bien nous, on a opté pour la marelle ! Ce qui a permis de briser un peu la glace avec les enfants qui en règle générale sont extrêmement timides avec les falangs.
Bref, petit coup de cœur pour ce village perdu dans la montagne !
Et au programme du lendemain, traversé de rizières….
…trempage de pied (et plus pour les courageux) dans une cascade pas si vilaine…..
Puis visite d’un village, « Bomb village », où de nombreux objets sont réalisés avec des engins explosifs recyclés : pilotis, jardinières, clôture…
Et au final, deux très bonnes journées à se dégourdir les pattes ! Même s’il faut bien avouer que l’on aurait préféré que la région ait un contexte historique tout à fait différent…
5 années d’ENVL n’auront pas servis à rien…elles nous ont appris à maitriser la coinche dans n’importe qu’elle endroit ! Ici, devant un coucher de soleil à Luang prabang.
Sami et Marion ont même trouvé le temps de venir faire un petit coucou à nos copains les Babars. Avant que leur avion les emmène un peu plus loin vers d’autres aventures…En tout cas, on les remercie bien d’être venus nous voir car c’était bien chouette !!
Ce n’est pas tout ça mais nous on n’est pas là que pour faire les touristes ! Dans quelques jours, on vous racontera un peu plus la semaine qui vient de s’écouler…une semaine très riche d’un point de vue scientifique… Cela parlera de tuberculose humaine et éléphantesque
… je vous mets l’eau à la bouche non ? Par contre je vous préviens, il n’y aura pas de buffet à la fin ni de remerciements (pour ceux à qui ce sujet évoque quelque chose) !