samedi 26 novembre 2011

Mission pachydermique


Comme promis, voila la suite !


Nous sommes donc partis dimanche dernier pour redescendre dans le district de Paklai, entre Sayabouri et Vientiane, pour une mission vétérinaire d’une semaine, avec l’équipe au grand complet : Vatsana et Thongsavath, nos deux techniciens, Nicola, notre véto italien, un poil nerveux et sanguin (bref, un peu italien), et nos 2 officiels de la province et du district qui doivent nous suivre partout.
 

Le but de ces missions de routine, est de recenser et répertorier les éléphants domestiques, en leur posant une puce (Ctenocephalides elefantis…), et en mettant à jour les informations dans une base de données. Chaque éléphant est aussi examiné, vermifugé, et soigné si besoin.

 Humm la bonne boulette de riz gluant !! Habile subterfuge pour lui faire avaler ses 30 comprimés…

 La quasi-totalité des éléphants que nous voyons dans ces missions sont des éléphants de débardage. Le gros des problèmes sont donc des plaies, des abcès, parfois des problèmes un peu plus importants à cause de troncs qui peuvent leur rouler dessus, ou des éléphants amaigris et affaiblis par un travail trop intensif…
 



Les cornacs sont avertis à l’avance de notre passage dans le village, et nous amènent leur éléphant. Il était prévu de voir environ 55 éléphants, mais seulement 36 cornacs nous ont amené leur bête à trompe.




Mais pour accéder aux éléphants, il faut rouler,
rouler…
et encore rouler…Sur des routes toujours très belles, peu fréquentées et très très défoncées ! 
Et dans ces cas, nous on se sent un peu semblable à une vieille chaussette enfermée dans une machine à laver en mode essorage ! Mais au bout du chemin (et quelquefois au bout du monde), les éléphants sont là et nous font oublier les km parcourus.  
Les cornacs sont accueillants et confortent bien notre envie d’apprendre à parler Lao (mais c’est plus facile à dire qu’à faire).

Dans certains villages on a même notre petit public. On n’a pas encore réussi à déterminer ce qu’ils préfèrent observer : les grosses bêtes à trompes ou bien les bipèdes venus d’un autre continent qui s’agitent à côté. 
  

Et comme vous savez maintenant qu’un éléphant… c’est gros, et que nous… on est petits, et bien on a trouvé une ruse : il suffit de leur demander gentiment de se baisser !    

A notre équipe déjà importante, se sont greffés pour 2 journées, des reporters australiens qui travaillaient sur un reportage sur les éléphants au Laos.
 
Et le dernier jour de la mission, on a réussi à réunir l’équipe de Rasta Rocket pour un remake ! Accrochez vous, ça vaut le détour… un pilote aguerri et son moteur de Rolls (nos tympans ont bien reçu !),

pour nous lancer à fond la caisse sur le Mékong. 1h30 de bateau pour atteindre un village accessible uniquement par bateau (ou par éléphant éventuellement).


            

On est rentrés dimanche. En chemin on en a profité pour suivre le technicien qui partait vacciner quelques vaches, histoire de ne pas trop perdre la main ! Mise à part la cage de contention, la taille des vaches  et l’étiquette des vaccins, c’est un peu comme à la maison !

Cette semaine, on a repris le boulot au bureau et on a vraiment pas mal de trucs à faire, donc pas le temps de s’ennuyer ! Normalement on doit repartir en mission le 4 décembre mais d’ici là, on aura bien l’occasion de vous dire autre chose !

Enfin, pour ce qui est de la photo mystère du dernier post, on est un peu déçu, mais qu’à cela ne tienne on remettra en jeu les 15 jours de vacances offerts au pays du million d’éléphants… Eh oui, c’était juste…


…une lanterne en papier volante, vu de dessous… facile.
Vous aussi vous vous en mordez la trompe de ne pas avoir trouvé…

Bon et comme je trouvais que ce post manquait un peu d’éléphants, et que vous les avez tant réclamés, je vous en ai mis quelques uns en bonus. 

    Un des 3 seuls éléphanteaux répertoriés de cette année
 

Bisous à tous !

lundi 21 novembre 2011

Première rencontre


On vous a laissés deux semaines sans nouvelles …On va se rattraper ne vous inquiétez pas !! Mais tout d’abord, je vais tout de suite mettre fin au terrible suspense de la photo mystère…Le plus fort c’est mon popa !!! Le prix est différent de ce que l’on avait annoncé : au lieu de la boulette du riz, je t’offre 10 jours pour 2 à Sayaboury (nourriture, transport et logement non compris bien sûr…) ! Et oui, c’est bien une ruche sauvage qui est sur la photo, bien que je reconnais que l’hypothèse du poisson volant ayant raté son atterrissage était bien plus plausible ! Ne soyez pas trop déçus, vous aurez tous l’occasion de vous rattraper à la fin de ce message

Je ne vais vous parler ici que de la première semaine, celle où nous nous sommes rendus sur le site de l’ECC : Elephant Conservation Center. C’est là où nous serons basés à partir de février, nous avons donc décidé d’y faire une première petite semaine de repérage. C’est aussi là que ce trouve le nouvel hôpital pour éléphants : pour l’instant, il est vide de chez vide, il vient à peine d’être fini. On a commencé à le nettoyer et à emménager progressivement le matériel dedans mais il y a encore énormément de boulot à faire… On s’en fout, on n’y sera qu’en février, d’ici là on espère que le véto italien aura bien bossé dessus !


 


Mais dans ce centre, il y a aussi et surtout….des éléphants ! En gros, le centre se divise en une partie vétérinaire, avec un programme d’incitation à la reproduction (des éléphants…) et l’hôpital, et en une partie « touristique » avec accueil des touristes et sensibilisation à la conservation. Les touristes  peuvent aller se balader dans la forêt avec les éléphants, aller observer les éléphanteaux de près (2 pour l’instant, bientôt 3) et assister au bain des éléphants. Le site est magnifique, situé à la fois sur les berges d’un lac et en pleine forêt. On aura bien sûr l’occasion de vous reparler de cet endroit assez idyllique, je ne vais donc pas trop m’étendre dessus aujourd’hui. Des photos valent mieux qu’un long discours…

 
 






Quoi ?! Ces photos ne vous suffisent pas ? Vous voulez des photos de pachydermes ?!!! Et bien on vous a trouvé un peu trop impatients et pressés de voir une photo d’éléphant (on a même été menacé par des Valençois fraichement diplomés…on ne citera pas de nom !)…du coup on a décidé de vous punir un peu…Un éléphant ça se mérite, ça s’attend et ça se savoure !
Du coup, pour aujourd’hui, vous n’aurez le droit qu’à des «fragments » d’éléphants ! niark, niark, niark !


Pas à pas vers l'éléphant...


D'abord les yeux...



Une belle peau toute douce...

Vous pouvez d'ores et déjà votez pour votre trompe préférée !













Oh oh oh...je crois qu'un éléphanteau se cache sur ces photos..







En gros, un éléphant ce n'est pas seulement gros...c'est aussi et surtout magnifique !

De Sayaboury, on est aussi parti visiter 2 éléphants à Hongsa, 2h au Nord de Sayaboury qui avaient quelques problèmes de santé.

Il y a même un des deux éléphants qui a bouffé son cornac pendant qu’on était là...Attention, âmes sensibles s’abstenir….

Photo trucage…Tiens du coup je fais entorse à la règle du « fragment d’éléphants », là c’est plutôt le « fragment de cornac »…


Petit couac de la semaine : On a été appelé pour aller sedater un éléphant en musth à l’aide d’un fusil hypodermique…
Minute culturelle : Qu’est ce qu’un éléphant en musth ?
De façon imagé, l’équivalent de l’éléphant en musth chez l’homme correspondrait en gros (en très gros) à un supporter de foot ayant bu trop de bières, étant un peu trop chargé en testostérone et voulant tout défoncer parce que son équipe a gagné...Sauf que chez les éléphants, il n’y a pas d’équipe de foot…Le musth est l’incarnation même de la virilité dans toute sa splendeur et lorsque un éléphant est en musth il n’a que deux idées en tête : tout casser ET se reproduire ! C’est une période très dangereuse pour toutes les personnes autour de l’éléphant et certains sont vraiment incontrôlables. L’idée est que pour ces éléphants là, dès que les premiers signes du musth sont notés, il faut l’emmener en pleine forêt, loin de tout, l’attacher à un arbre avec quasiment aucune nourriture et attendre…desfois plusieurs jours, desfois plusieurs semaines et quelquefois plusieurs mois. Certains cornacs jouent avec le feu et préfèrent continuer à travailler avec leur éléphant plutôt que le faire arrêter. Au risque de perdre tout contrôle sur lui à un moment donné, de ne plus pouvoir l’approcher et que tout parte en vrille... Desfois aussi certains cornacs « mal formés » ne reconnaissent pas les signes annonciateurs du musth et se font piéger.  Dans notre cas, l’éléphant était attaché mais le cornac voulait que l’on intervienne afin qu’il puisse le rattacher dans un endroit plus sur.

Bref, on devait aller tranquilliser un éléphant en musth ! Mais juste avant de partir sur les lieux on s’est aperçus qu’aucune fléchette ne fonctionnait...pas de bol…Sauf que la situation était quand même assez grave car le cornac avait été envoyé à l’hôpital par cet éléphant (une jambe cassée par un coup de trompe). Et qu’il voulait tuer son éléphant si personne ne pouvait le maitriser. Finalement, d’après ce qu’on nous a dit, 3 soldats sont venus pour encercler l’éléphant et avaient pour mission de tuer l’éléphant si jamais il cassait ces chaînes. Quelques jours après, on a enfin réussi à obtenir des fléchettes opérationnelles juste au moment où 6 cornacs avaient finalement réussi à le rattacher…Nous avons donc été parfaitement inutiles ! Clap clap clap ! On se rattrapera…

Voici la nouvelle photo mystère du jour, le niveau est un peu plus dur la récompense sera donc d’autant plus grande …Mais qu’est ce que ça peut bien pouvoir être ?!!!

Très bientôt dans un prochain épisode, on vous racontera comment s’est déroulée notre première mission vétérinaire d’une semaine à Paklai dont nous sommes revenus hier soir (mais en résumé : Très bien !).
Et sinon, continuez à nous laisser des messages ça nous fait super plaisir et ça alimente nos soirées (extinction des feux à 21h pour nous à peu près tous les soirs !).

Bonne chance à tous nos copains  qui sont en pleine dernière ligne droite de thèse, on pense bien à vous (surtout à chaque pot de thèse qu’on manque...snif !).






dimanche 6 novembre 2011

La nuit des coqs

Premier week-end en dehors de Vientiane…et une grande réussite !
Nous sommes partis samedi matin de la capitale après avoir réquisitionné la voiture tout terrain d’ElefantAsia. Première fois que l’on se retrouve face au volant (enfin plus exactement « première fois que Jérôme se retrouve face au volant… ! »)…et il faut être hyper concentré en permanence !
Mais tout va bien, nous arrivons moins de 2h plus tard à destination : à savoir le parc national de Phu Khao Khuay.
En avant pour une petite cascade, à peu près 10km après un village presque au bout du monde. Et 10 km, avec certaines routes, ça peut être très long !

Un petit chemin dans la jungle, nous permet d’accéder au final à la cascade…Jérôme en a profité pour apprendre à marcher sur l’eau, c’est super facile en fait !




Retour au village de Ban Hat Khai où nous demandons à des villageois où nous pouvons passer la nuit…Ils nous font patienter quelques instants, juste le temps d’aller chercher Boudny, une personne chez qui nous pouvons loger.
Nous voici donc installés dans une petite maison du village avec Boudny, sa femme et ses 4 filles. Nous avons une petite chambre à l’étage, les toilettes au fond du jardin, un repas à base de riz pour le soir…bref un véritable petit coin de paradis sur terre !


La nuit sera un peu mouvementé…En effet, je crois que tout le monde sous-estime la puissance sonore du coq lao…Toute la nuit (oui...je dis bien TOUTE la nuit), la cinquantaine de coqs du village a répété à l’infini 4 notes (à savoir : COT COT COT COOOOOOT ! Mais qu’est ce que ça peut bien vouloir dire ?…).

Saleté de volailles
On s’en fout, on s’est vengés ! Et au petit déjeuner, on a mangé du poulet ! niark niark niark … Avec du riz bien sur ! Rien de tel à 7h du matin pour bien commencer la journée !

Une pirogue nous a ensuite emmené un peu plus loin dans la jungle, puis nos petites jambes ont pris le relais, et, aidés de 2 guides nous avons marché sur plusieurs kilomètres pour accéder, quelques litres d’eau plus tard en moins, à la falaise du Pha Luang ! 

Qu’est ce que c’est beau…et qu’est ce qu’il fait chaud ! 

600 mètres de falaises au dessus de la jungle. Au loin, on peut voir la Thaïlande (Et le Mont blanc, quand c’est vraiment dégagé…).  
A midi, nous avons mangé au bord de la rivière où nos deux guides nous ont concocté un bon petit plat (à base de riz,  vous l’aurez deviné !). Puis le moment tant attendu est arrivé où l’on a pu se baigner dans la rivière ! Un vrai régal !

Oui oui c’est bien là que nous nous sommes baignés…ne soyez pas trop envieux !
Nous avons ensuite fait nos adieux à ce charmant petit village et avons rejoins notre QG à Vientiane.
Demain, nous partons pour une semaine à Sayaboury, une dizaine d’heures de route au Nord, là où le nouvel hôpital est construit...Et là où les éléphants sont ! Nous allons y rester une semaine, le temps de découvrir l’endroit et de s’occuper des éléphants qui sont à l’hôpital. Puis, nous allons enchainer avec une mission vétérinaire d’une semaine où nous partirons visiter les éléphants de labeur de la région de Paklaï, pour vérifier qu’ils vont bien et soigner leurs petits bobos.
On essayera de vous donner des nouvelles, mais cela sera moins facile qu’à Vientiane.

On termine sur une devinette…Une boulette de riz offerte à qui devinera ce que c’est ! Les paris sont lancés, faites vos jeux ! Mais papa, je te préviens, je mets tous mes espoirs en toi !
Phop kan may !