lundi 16 avril 2012

Bonne année 2555 ! (j'en connais qui ont 600 ans...)

Dernier post en direct de l’aéroport de Bangkok où nous venons d’atterrir de Luang Prabang.
Notre belle aventure se termine en beauté par un évènement hors du commun qu'on est vraiment heureux d'avoir pu vivre avant de rentrer (sniff).

La fête de pi may (nouvelle année) a lieu au 5ème mois lunaire du calendrier Bouddhiste et se déroule sur 3 jours, (ou plutôt une semaine si on compte les quelques jours avant et les quelques jours après). Les festivités les plus importantes se déroulent à Luang Prabang. Merci à Coco et Fabien, qui nous ont accueillis et grâce à qui on a pu vivre cette fête de l'intérieur et profiter à fond de ces 3 jours.



La fête commence sur une ile du mékong découverte lors de la saison sêche, et sur laquelle les lao construisent des petits stuppas de sable censés porter chance.
 
La construction de ces stuppas est bien sûr accompagnée comme il se doit de sono à fond et de la boisson nationale, on ne vous la cite plus, la célèbre BeerLao !
 
Durant ces trois jours de festivités, le plus impressionnant reste la gigantesque bataille d’eau qui a lieu dans absolument toute la ville ! Essayez d’imaginer la 2ème plus grande ville du pays, où des milliers de personnes se lancent de l’eau, agrémentée de plus ou moins de farine, de peinture, graisse et autres colorants.

 
Et tout le monde s’y met, des plus jeunes aux plus vieux, avec toute sorte de méthodes : seaux, tuyaux d’arrosage, pistolets à eau, etc… C’est complètement dingue et irréaliste !
 
Les vendeurs de pistolets à eau fleurissent sur tous les trottoirs, et nous avons donc été obligés de s’armer pour pouvoir riposter un peu.
 
Pour ceux à qui ça parle, ça peut s’apparenter à un « rallye auto » géant, où tous les habitants d’une ville participent ! Il est donc impossible de sortir dans la rue sans être trempé de la tête aux pieds en moins de 3 minutes. Autant dire que prendre des photos n’a pas été très facile et que celles qu’on a pu prendre ne sont que les moments les plus calmes… Et même les bonzes ne sont pas épargnés !
 
Par contre, autant vous prévenir tout de suite, nous avons vraiment beaucoup aimé ce concept du jour de l'an...Vous serez prévenus...gare à vous au 31 décembre de l'année prochaine ! Ca risque d'être moins drôle si il fait - 12 °C mais bon, ça vaut vraiment le coup on vous assure !

Ce fil rouge humide qui a duré tout notre séjour à Luang Prabang est aussi ponctué de processions, de cérémonies bouddhistes, de fêtes, de soirées et de BeerLao… Il y a d’ailleurs un point qu’on ne regrettera pas en France, c’est cette BeerLao qui commence à devenir difficile à avaler…
On a été invité à droite et à gauche, ce qui nous a permis de bien en profité, et on s’est même joints à une camionnette pour un tour de ville mémorable ! Mais toute cette eau nous a fait beaucoup de bien au vue de la chaleur et au soleil qui a tapé fort ces derniers jours.
 

Sogdi pi may à tous, et un grand merci à tous ceux qu’on a rencontrés ici, qui nous ont accueillis, aux lao et aux expats, pour nous avoir fait partagé cette culture, cette vie et ce pays magnifique ! Merci aux éléphants et surtout bon courage à eux pour les années qui viennent et qui ne s’annoncent pas forcément toutes roses… C’est le cœur tout noué qu’on vous dit tous au revoir à tous, pop kan may, bye bye, avec une forte envie déjà de revenir (et encore plus forte depuis que notre avion à décollé de Luang Prabang…).

Et pour les autres qu’on va retrouvés, et bien on vous dit à très bientôt !
Et à l'attaque du gratin dauphinois!!!

 

samedi 14 avril 2012

C'est le nooooooord

Notre dernier petit périple a commencé par pas plus ni moins que 24h de bus (pauses pipi et 2 crevaisons comprises) ! Pour relier Vientiane où nous avons quitté les bureaux d’ElefantAsia (vous avez vu comme ils sont sérieux au fond) après avoir testé nos derniers éléphants pour l’étude tuberculose, jusqu'à Luang Namtha tout au nord du pays.





 

Finalement, ces heures de bus sont « plutôt » bien passées, au vue des grandes couchettes qui nous attendaient pour faire ce voyage !

 Et quand on est alités pendant 24h, les pauses crevaisons permettaient de se dégourdir les jambes !


Le nord du Laos est réputé pour ses treks et les nombreuses ethnies minoritaires qui peuplent le pays, comme les Akha, Hmong, Khamu, Thaï dam, Thaï leu, et autres Lolo... Nous avons donc commencé par 2 jours de rando autours de Namtha avec notre guide Phon, dans la zone naturelle protégée de Nam Ha. 
 
Cette zone, comme beaucoup d’autres, n’a malheureusement de « protégée » que le nom, puisque nous avons traversés de bonnes zones de forêt encore toutes fumantes des brulis de la veille…  
 
Mais la forêt primaire reste toujours aussi époustouflante à certains endroits, avec une densité et des arbres d’une taille impressionnante.
 

Cette bonne balade nous a fait traverser de nombreux villages, franchir des portes aux esprits des villages Akha, et dormir dans l’un d’eux. 
  
Et c’est notre guide qui nous a cuisiné un bon gros poulet d’à peine 1kg, sur lequel il ne fallait pas trop s’attarder sur l’inspection post mortem…
 
Mais un p’tit rinçage dans la rivière, et c’est kif kif propre ! 

Cela nous a aussi permis de passer encore de bons moments au milieu des villageois toujours aussi accueillants et souriants.

Après ce petit trek, nous avons continués nos seuls jours un peu sportifs depuis 6 mois… par un tour de vélo pour survoler la ville de Namtha et se promener dans la large vallée alentour, et continuer notre rencontre avec toutes ces ethnies portant encore pour certaines leurs tenues traditionnelles.

Le jour suivant, c'est au volant de notre grosse cylindrée, puis de notre petit vélo chinois (les 2 adjectifs sont importants, puisque nos genoux n'étaient pas loin de toucher les pédales et j'ai du pousser Adeline sur les derniers km, car sa chaine avait cassé...), que nous avons rejoint Mouang Sing.



Cette petite ville est encore un peu plus au nord, à seulement 10km de la frontière chinoise, et est aussi un point de départ pour continuer de découvrir les petits villages et les paysages magnifiques du nord du pays, malheureusement entrecoupés par de grandes plantations monotones d’hévéas (merci Durex...). 





 


Et nous voilà enfin repartis pour notre dernier voyage en bus… direction Luang Prabang, où nous venons tout juste d'arriver pour fêter Pi may dignement ! seulement 10h de trajet, finalement, on commence à s’y faire (ou pas). On tachera peut être de vous faire partager rapidement cette fête avant de monter dans notre avion lundi prochain…sniff.

En tous cas, on est à la fois contents de rentrer pour tous vous revoir, mais bien triste de quitter ce pays qui risque de nous manquer d’ici peu…
Et on vous remercie aussi de votre fidélité à ce blog (environ 1000 connexions par mois en moyenne, de plus de 15 pays différents (yen a qui on pas du comprendre grand chose...) !) que nous avons essayé de tenir à jour le plus possible et merci aussi pour vos nombreux commentaires qui nous ont fait très plaisir ! On a souvent eu envie d'y répondre mais ça n'a pas toujours été très facile et pratique.

Sabaidee pi may à tous et à l’année prochaine, en l’an 2555 !

Et Joyeux Anniversaire à mon papa !!!





mercredi 4 avril 2012

Quatre murs et un toît


Un petit message sur ce blog pour vous montrer encore un peu plus de ce pays qui nous a accueillis et que nous avons tant aimé. Et pour cela, rien de mieux que de s’arrêter dans les villages que nous avons croisés et parcouru de long en large pour vous parler de ce qu’on y trouve en matière d’hébergements…En commençant par le plus grand, pour aller au plus petit…
  

Les temples bouddhiques (appelés ici Vat) sont les principaux lieux de vie des villages. Ils accueillent les moines qui vont le rester toute leur vie mais aussi et surtout des novices, qui vont rester quelques temps dans le Vat (de quelques mois à quelques années) pour y suivre des cours. 
  
 
 
L’enseignement dispensé au Vat n’est pas du tout exclusivement religieux. Pendant très longtemps, il n’y avait pas d’école au Laos et la seule façon d’acquérir de l’instruction était de devenir novice.
Maintenant, on trouve des écoles dans tous les villages … Malheureusement, c'est pas pour autant que l'éducation est meilleure...

En plus ou moins bon état…
 


Ne cherchez plus, on l’a trouvée
 
Néanmoins, même si l’école est censé être obligatoire, de nombreux enfants n’y vont pas, particulièrement lorsque l’on s’éloigne des villes. 
 
La maison traditionnelle lao est une maison sur pilotis. Cela trouve son intérêt lors de la saison des pluies en évitant que la boue n’entre trop dans les maisons. 
 
 
 
Dans certains villages, sous les maisons, on peut y voir pleins de métiers à tisser.
 
En saison sèche, la journée, il fait bien trop chaud à l’étage derrière le bois, du coup les gens restent plutôt en bas, à l’ombre des maisons. 
 
Lorsque les gens ont un peu plus d’argent, ils remplacent les pilotis par un rez-de-chaussée, en bois ou en béton. 
 


A l’intérieur de ces maisons, on trouve en général une grande pièce commune qui sert de salle à manger, séjour et chambre. Le soir, on sort des placards des matelas, des couvertures et des moustiquaires, et tout le monde dort ensemble et côte à côte dans cette même pièce.
La cuisine est soit dehors, soit dans une petite pièce à côté, ouverte sur l’extérieur. 

Et la fameuse cabane au fond du jardin (et oui même les moines vont aux toilettes). 
 
Les maisons traditionnelles de certaines ethnies diffèrent des maisons traditionnelles lao. Elles ne sont pas en pilotis et ont un toit fait de couverture végétale. 

 


 
 
Encore plus petit et plus fragile, la maisonnette dans les rizières. Sorte de logement de fonction lorsque les agriculteurs travaillent dans leurs rizières. Idéale pour un petit gueuleton de riz gluant ou une petite sieste. 
  
 
A la limite du Robinson Crusoé, camp de fortune des cornacs qui installent un campement provisoire là où ils exploitent la forêt pendant un moment donné. Armés uniquement d’une grande bâche bleue, ils partent de rien et construisent un abri à l’aide d'une machette et de tous ce qui se trouve autour d’eux. Ils vont y passer plusieurs mois en se nourrissant très majoritairement de ce qu’ils trouvent aussi autour d’eux : papayes, taupes, bambous, écureuils, champignons…Ingéniosité parfaite et absolue d’hommes de la forêt.
 
La petite maison pour les poules…et les petits drapeaux qui font plaisir… (L’auteur dément toute association malveillante qui pourrait être faite dans l’esprit des lecteurs… Mais bon, vue la propagande et le nombre de marteaux et de faucilles qu'on a vus pendant 6 mois, si Robert Hue s'était présenté... peut être qu'on aurait été tenté...)
 

Et enfin encore plus petit…la maison des esprits…
Les lao sont bouddhistes mais aussi très très fortement animistes. C’est-à-dire qu’ils croient aux esprits en tous genres, qui habitent toutes les choses, qui peuvent les aider…mais qui peuvent aussi les hanter ! Pour s’empêcher de vivre dans la peur perpétuelle, ils ont scellés un sorte de pacte avec les esprits…Ils leurs construisent une petite maison qu’ils installent en dehors de leur maisons à eux, et dedans ils placent chaque jour un peu de nourriture, encens, cigarettes, eau, bière,… Du coup les esprits, ils sont contents, ils ont de quoi manger et un toit pour s’abriter. Alors ils restent dehors, ils n’embêtent personne et ils protègent les gens.
Soit les gens ont un peu d’argent et ils achètent une maison aux esprits toute faite, soit ils en fabriquent une et parfois ils le font avec juste un petit bout de bois. Et s’il fait trop chaud ou qu’il pleut…on sort le parapluie ! 
 

A noter qu’à l’ECC, un chat sauvage à repérer où était la maison aux esprits (et surtout la bouffe)…du coup tous les jours, il part faire ses courses alimentaires là bas ! Et c'est plutôt une vraie aubaine pour lui.

Nous allons désormais refermer pour de bon la page ElefantAsia et consacrer nos derniers jours bridés à l’exploration du Nord du pays... Donc ce soir, on quitte Vientiane et nos collègues et on prend la route pour...20h de bus ! (au minimum). Avec comme destination, Luang Namtha et ses alentours, ville quasiment à la frontière avec la Chine (excuse moi Clémentine!). C'est une des région qui regroupe le plus de minorités ethniques différentes. On y reste une bonne semaine avant de redescendre à Luang Prabang où nous allons fêter comme il se doit le nouvel an Lao (histoire de nous filer un peu la pèche avant le grand départ le 17 avril...).
On essayera de redonner encore quelques nouvelles...