dimanche 25 mars 2012

On dirait le Sud...


 


Après une petite fête pour notre départ, dans l'hôpital, avec tout le staff d'ElefantAsia et de l'ECC, et un petit breiffing de quelques jours de Will et Lorna, nos confrères britishs qui doivent nous remplacer, nous avons donc quitté pour de bon Sayaboury, l’Elephant Conservation Center, nos éléphanteaux, nos éléphants et leur cornac,

tout le staff du centre,
l’hôpital (qui commence à ressembler à un hôpital) et la zone de reproduction que j’ai pu voir terminée avant de partir !... 

On a en effet construit les semaines précédentes, une zone de reproduction dans la forêt, entourée d’une clôture électrique (la première clôture électrique du Laos !), afin de laisser notre mâle accompagné d’une femelle, libre sans leurs chaines dans cette enclos, afin de les laisser faire connaissance de plus près,… et plus si affinité (enfin on espère qu’ils ne s’arrêteront pas à un simple bonjour et qu’ils nous feront plein de bébés !). 



Bref, c’est non sans difficulté qu’on a quitté ce lieu idyllique, pour rejoindre Vientiane avant de continuer vers l’extrême sud du Laos pour 5 jours. 

Et après une journée de trajet depuis Vientiane et quelques 10 heures de route, nous voilà arrivés vers Pakxé, aux portes du plateau des Boloven. 

 













Après une petite nuit dans un village sur une petite ile au milieu de notre ami le Mékong, nous sommes partis pour rejoindre le plateau et ses étendus de plantation de café.
 

Malgré la pluie qui nous a suivi pendant plusieurs jours (oui, on nous a un peu menti sur la saison sèche…), nous avons découvert le monde du café, des petites fermes familiales, aux grandes étendues de caféiers des gros producteurs du pays. 
 















On a commencé par se perdre dans ces immenses plantations, avant d’aller voir de plus près comment pousse l’arabica, et comprendre comment on passe de cette graine verte à un sachet de café Grand-mère (allusion ?...).
 


On a ensuite passé une dernière nuit dans un endroit complètement paumé, chez l’habitant, au milieu de la forêt et entourés d’une dizaine de cascades. Et vous ne devinerez pas ce qu’on a mangé : du riz, seul plat avec les œufs qu’il savait cuisiner !
Quelques autres arrêts sur la route pour admirer quelques autres cascades que comportent le plateau, avant de redescendre sur Champassack, où se trouvent les ruines du Vat Phou, un ancien temple hindouiste et bouddhiste de la période d’Angkor (hum hum…). 

 

















 
 















Et nous avons repris la route pour remonter à la capitale, puisque nous repartons demain matin pour notre dernière mission de terrain dans le district de Tongmixay, entre Vientiane et Sayaboury, afin de finir de passer le flambeau à nos successeurs, faire encore quelques prises de sang et quelques radios pour notre étude sur la tuberculose, et contrôler une vingtaine d’éléphants.
Pour ce qui est de la photo du dernier post, certains avaient trouvé les décorations que sont le sésame et la tomate (et oui, pour une fois ce n’est pas parce que c’est rouge que c’est du piment !), et merci à ceux qui pensent que je vomis des algues… parce que ce sont effectivement des algues en train de sécher. On les mange ensuite en général frites, ou en espèce de pâté, dans lequel on trempe… du riz !
Et pour continuer dans les délices culinaires du Laos, voila la photo suivante (eh oui, ça se mange…). Mais qu’est ce que ça peut donc être ?



Bon vent, profitez bien de vos derniers instants de fraicheurs, car nous ici, la chaleur recommence à être difficilement supportable !

A bientôt !
Bises à tous

jeudi 15 mars 2012

Le riz pour religion



Le week-end se profilant devant nous, nous en avons profité pour se rendre un peu plus au Nord, dans un petit village au bord de la Nam Ou, une des jolies rivières que compte le Laos. 

 
Nous pourrions vous raconter les balades que nous avons faites, les villages que nous avons traversés, vous dire que nous avons remonté en canoë une portion de la rivière, que nous avons essayé d’apprendre à jongler avec des boules de sable à des enfants sur la plage, puis que nous sommes redescendus sur un petit bateau jusqu’à Luang prabang…

On pourrait aussi vous dire que le pâté de Pallud à 15 000 km de son lieu de production…C’est divin !


Nous pourrions vous parler de tout ça (et il y en aurait des choses à dire) mais aujourd’hui cela n’est pas le sujet… Aujourd’hui, nous allons vous parler du riz !
Puisque parler du Laos sans parler de riz, c’est un peu comme se rendre en France sans manger du fromage (ah le fromage…).
 
Commençons par le commencement. Pour avoir du riz, il faut d’abord le planter. Jusqu’ici tout va bien.
Dans les plaines, le riz est récolté deux à trois fois par an, cela est souvent permis grâce à des systèmes d’irrigation. 
  
 
Les Lao essayent au maximum de grignoter du terrain dans les montagnes pour pouvoir cultiver encore plus de riz. Dans ce cas, il est plus difficile de mettre en place des systèmes d’irrigation, le riz n’est récolté qu’une fois par an et ils utilisent uniquement l’eau des pluies pour le faire pousser. C’est ici que ça se gâte… En effet, pour récupérer ces terres sur la montagne, ils mettent le feu à des immenses parcelles de forêt. Un désastre écologique répété chaque année.
Les terres sont ensuite utilisées pour 2 ou 3 récoltes maximum puis elles deviennent inexploitables par épuisement des ressources. Les terres récupérées peuvent aussi être transformées en plantation de teks ou d’hévéa.
Ces brulis ont lieu en ce moment.  La nuit, nous voyons les montagnes s’embraser de toutes parts. Et en journée, depuis maintenant plusieurs semaines, une brume épaisse de fumée est omniprésente. Certains jours, nous n’arrivons même pas à distinguer les montagnes justes en face de nous.

Une fois les rizières inondées, les pousses de riz sont plantées puis repiquées quelques semaines après.

 
Des journées entières passées les pieds dans la boue et le dos courbé. Mais nous sommes au Laos et cela n’empêche personne de sourire…

 

Puis vient le temps de la récolte…
 
du séchage des graines….
 
et enfin de la dégustation ! 
 

Au Laos, c’est le riz gluant qui est de rigueur (En réalité, c’est un très mauvais terme, car ce riz est collant mais pas gluant (moi aussi je peux faire de la sémantique si je veux…)). Le riz est mis à tremper pour la nuit puis il est fait cuire à la vapeur dans des paniers en bambous tressés.  
 
Au moment des repas, il est placé dans des paniers à riz collectifs où tout le monde pioche dedans. Et vu que le riz est collant, on le mange avec les mains et on en fait des boulettes. Et autant le dire tout de suite : faire des boulettes de riz…j’adoooore !
Les boulettes de riz sont ensuite un peu utilisées comme nous, nous utilisons le pain. On s’en sert pour aller prendre la nourriture dans les plats.
Nous n’avons jamais vu dans les familles lao, des repas sans riz.
Le riz a aussi une autre vertu…il peut nous sauver quelquefois !
Application : On est invité à manger chez des cornacs. Au repas : tête de chèvre bouillie, bouillie de morceaux de tête de chèvre et riz….Qu’est ce que nous, pauvres petits Français, allons manger ? Du riz bien sûr !

Autre exemple : Vous avez devant vous une salade de papaye avec plus de piments que de papaye (Vous pouvez retenir la règle de survie n° 1 au Laos : si c’est rouge, c’est du piment, ce n’est pas de la tomate !), des choses gluantes non identifiées (et pas top), une bouillie d’herbes non identifiées (pas top non plus), du sel avec du piment (ça c’est du plat qui cartonne) et du riz ! Qu’est ce que vous mangez ?

Bref, si le riz n’était pas là, il y aurait eu des repas un peu compliqués…Mais pas de panique, le riz est là, nous n’aurons pas perdu un gramme pendant notre séjour !
Et puisqu’on est un peu fou ici, le riz, on le mange ET on le boit. Voici la machine à distiller le riz servant à réaliser une sorte de vodka de riz : le célèbre et incontournable lao-lao. 
Mais il y a aussi le lao-aïe : Du riz entier est conservé dans des jarres avec un accélérateur de fermentation. 
 
Au minimum 15 jours après, on ouvre la jarre, on rajoute de l’eau ou de la bière, puis on aspire pour faire sortir de la jarre un alcool de riz fermenté, bien moins fort que le lao-lao, au gout assez étrange et pas trop mauvais.

Mais encore les galettes de riz


Une pâte sucrée au riz

Et enfin, les boulettes de riz-offrande.

Offrande pour les moines lors de leur procession matinale.
 

Ou offrande pour les statues de Bouddha. 
Mais offrande aussi aux esprits afin qu’ils restent éloignés.
En résumé, on peut dire que Dieu prit le pain et le rompit et que Bouddha prit le riz et en fit des boulettes ! 

Pour finir, une petite photo mystère (oui on sait, ça fait longtemps on s'en excuse !)

 Qu'est ce que c'est ?!
 

La semaine prochaine, nous allons innover, nous allons dans le sud du pays ! Et oui, il nous reste encore beaucoup de choses à voir et mine de rien, le temps passe vite...
Au fait, si quelqu'un a écho de remplacements pouvant nous intéresser à partir de mai, pensez à nous !